Le Trapèze des Mascareignes rassemble cinq pays aux identités, cultures et histoires différentes. Cependant, ces pays étaient tous marqués par l’occupation française et liés par la Francophonie. Dans cet article, vous allez tout savoir sur l’histoire du trapèze des Mascareignes.
Un peuplement récent dans la Trapèze des Mascareignes
Madagascar est la plus ancienne île peuplée de la Trapèze des Mascareignes. Malgré sa proximité géographique avec le continent africain, la principale origine des populations malgaches n’est pas africaine, mais austronésienne, c’est-à-dire d’Indonésie. L’arrivée de ces populations date certainement du début du premier millénaire. Elle a laissé des traces visibles dans l’ADN des Malgaches, mais aussi, et surtout dans la culture malgache. Ainsi, la langue malgache compte plus de 90 % de mots austronésiens !
Les Comores sont les seuls représentants de la population africaine. En effet, leur population semble être d’origine swahilie et auraient colonisé les îles vers le 8e siècle. En revanche, les populations comoriennes semblent avoir toujours été en contact avec les populations malgaches.
Les autres îles de la Trapèze des Mascareignes ont dû attendre les Grandes Découvertes européennes du XVIe siècle et l’expansion coloniale française pour être effectivement peuplées. Ainsi, les premiers habitants des Seychelles sont… des pirates !
L’installation française
Dès le XVIe siècle, les Français souhaitaient implanter des comptoirs commerciaux dans le Trapèze des Mascareignes, idéalement situé sur la route maritime qui relie l’Europe à l’Inde. En effet, les navires marchands qui traversent la région ont besoin de points d’arrêt sûrs pour faire le plein avant ou après la traversée exténuante de l’océan Indien.
C’est pourquoi les Français tentent d’abord de créer un comptoir commercial à Madagascar, notamment près de Fort Dauphin au sud-est de l’île. Ces tentatives échouent face à la résistance des Malgaches. Les Français s’installent alors à La Réunion (Ile Bourbon) et à Maurice (Ile de France), d’où partent les Néerlandais qui s’y sont installés quelque temps auparavant. C’est au 18e siècle que les Français s’installent définitivement aux Seychelles et à Rodrigues.
La domination française, via la Compagnie des Indes orientales, était très forte dans la Trapèze des Mascareignes au XVIIIe siècle. Cette domination s’est accompagnée de l’établissement de l’esclavage pour les cultures de plantation, en particulier le café. Les esclaves viennent de tout l’océan Indien : Afrique de l’Est, Madagascar et aussi Inde. Cela explique les origines d’une grande partie de la population actuelle des îles Trapèze des Mascareignes.
Une histoire marquée par l’esclavage
L’esclavage est un fait historique majeur dans les îles Trapèze des Mascareignes. Elle est à l’origine d’une grande partie de la population des îles Seychelles et de l’archipel des Mascareignes.
Très ancien à Madagascar et aux Comores, l’esclavage s’est instauré dès que les premiers Français se sont installés aux Seychelles et aux Mascareignes. Le XVIIIe siècle a été le théâtre d’un intense commerce entre l’Afrique, Madagascar, l’Inde et les îles de l’archipel des Mascareignes.
A la fin du XVIIIe siècle, les mouvements anti-esclavagistes s’intensifièrent en Angleterre, et dans un bien moindre mesure en France. La guerre commerciale entre l’Angleterre et la France dans l’océan Indien pousse les pays à ralentir le commerce, puis très progressivement à l’interdire.
Après l’abolition de l’esclavage, les colons, notamment mauriciens et réunionnais, ont fait appel à une main-d’œuvre engagée, originaire d’Inde, dont les conditions de vie et de travail ressemblaient fortement à celles des esclaves. L’engagement est à l’origine des minorités indiennes très présentes aux Mascareignes.